LES MOULINS  (suite 1)

  Le moulin des pauvres de Renescure :

Dans le registre de l'amman (magistrat, dans certaines régions de droit germanique, en France et en Belgique), qu'était Jean Delrue, il est question de "louage de la moitié du moulin" par système de billet signé par Mr Debert (24 mars 1695).
Dans les actes de naissance de ses enfants, il est noté que ce Debert était laboureur.

Pourquoi cette appellation ?
Je suppose que les pauvres n'avaient pas accès au moulin du seigneur car ils ne pouvaient payer la taxe de mouture.
Le terrier du village précise qu'il existait au XVIIIème siècle la table des pauvres dirigée par l'église. Celle-ci entretenait les pauvres. On sait également que Lynde avait sa table des pauvres.
Nous ne savons pas, par contre, la date de création de ce moulin.

Le 30 décembre 1705, l'abbé Vineron dessina ce moulin, à l'encre noire et rouge dans le registre des naissances, mariages et décès.
La tempête s'en était pris au moulin, c'est pourquoi il écrivit :
"Ces grands Vents M'ont fraCassé".
Ici les initiales CDVMC remises dans l'ordre, correspondent en chiffres romains, à l'année 1705.

Voir

Dans le registre des minutes notariales de Renescure, conservées elles aussi dans la mairie, on retrouve cet accident. en effet, en date du 12 janvier 1706, le greffier rédige l'annonce de vente suivante : " des édifices du moulin, tant bois que pierre et généralement les dépendances et appendances appartenant audit Jean Debert. Les annonces de vente se font après la messe".
Le 20 janvier, la vente est effectuée.
Le 26 janvier, Mr Jacques Boulangier, faiseur de moulin, demaurant à Steenbecque arrive à Renescure. Il passe un contrat avec les baillis, échevins et curés pour évaluer l'état des dégâts et débuter les travaux le 1er février sous le commandement de ces derniers. Des experts doivent contrôler son travail.

Nous retrouvons plus tard, en 1747, un certain Verborgh , meunier du moulin aux pauvres.




En 1808, on retrouve dans le journal des délibérations un moulin à vent pour blé.

sur un cadastre de la mairie, datant de 1827, on voit précisément son emplacement par un symbole. Sur sa gauche, on retrouve bien sûr la rue du moulin aux pauvres. A droite, on voit une ferme carrée. Il est situé à proximité de la Longue Becque (cours d'eau joignant le canal de Neuf-fossé). Cette parcelle de terrain s'appelait "Près du Moulin".   Carte

10 mars 1864 : Approbation par le conseil municipal et le maire Mr Dupuis; pour des travaux à la ferme du moulin. Il s'agit d'une dépense de 1522 Francs et 50 centimes.

23 octobre 1873 : extraits des délibérations du conseil municipal.
"Monsieur le maire, Soockeel, expose que par délibération, l'administration du bureau de bienfaisance de cette commune sollicite l'autorisation d'intenter un procès au sieur Constant Louis, cultivateur et meunier en cette commune, pour infraction à l'article 1728 du code civil, concernant l'exploitation comme occupant du moulin des pauvres appartenant au bureau de bienfaisance.
Après avoir ouï lecture de ladite délibération, le bureau approuve l'exposé de la commission charitable et émet le voeu que cette administration soit autorisée à intenter un procès audit sieur Constant, à l'effet de se pourvoir en tels dommages, intérêts qu'il sera trouvé appartenir."


Pourquoi est-il disparu ? Le mytère reste entier. Aujourd'hui seul subsiste le nom de cette rue.
Ce moulin, un peu en retrait du centre du village, dominait une petite butte bien exposée au vent.




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